Histoire
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Parcourez l'histoire passionnante du palais du Tau, ancienne résidence de l'archevêque de Reims !
Au début du Vème siècle, le christianisme devient religion de l’État. Saint Nicaise, onzième évêque de Reims s'y installe et fait bâtir une cathédrale dédiée à Notre-Dame.
Le palais du Tau, construit dans la partie sud du quartier cathédral, devient lieu de résidence de l'archevêque. Il est aussi le siège du pouvoir temporel de ce dernier qui est le principal seigneur de la ville de Reims et du pays rémois. À partir du XIIIème siècle, il porte le titre de duc et premier pair de France faisant de lui un grand vassal de la Couronne de France.
Outre la cathédrale et le palais du Tau, le quartier se compose de bâtiments abritant les clercs et leurs activités :
Drôle de nom pour un palais archiépiscopal, ou plus couramment appelé palais de l'archevêché !
Le nom de « tau » (lettre t de l’alphabet grec) du palais provient sans doute du développement fortuit de deux ailes de bâtiments : la salle du Tau et son retour en équerre.
Cette appellation pourrait aussi venir du bâton pastoral de l'évêque qui, avant la crosse épiscopale, avait la forme d’un tau, image de la Sainte Trinité ou de la croix.
Revenons sur les étapes de la construction et de l'évolution du palais du Tau, classé monument historique en 1907 !
Implanté dès la fin du IVème siècle sur une ancienne demeure gallo-romaine sur le flanc sud de la cathédrale, il présente dans un premier temps l'aspect d'une maison forte.
Il est ensuite reconstruit et complété d’une chapelle palatine à deux niveaux à la suite d'un incendie au début du XIIIème siècle.
Vers 1500, sous les archevêques Guillaume Briçonnet (1497-1507) et Robert de Lenoncourt (1503-1532), le palais est remanié dans le style gothique flamboyant. Aujourd'hui, la salle basse voûtée d'ogives et le décor reconstitué au XXème siècle de la salle du festin subsistent.
Il est transformé en palais classique entre 1671 et 1710 sous la direction de Jules Hardouin-Mansart, premier architecte du roi Louis XIV, et de Robert de Cotte, son élève et principal collaborateur.
Il devient bien national en 1793, puis successivement tribunal, bourse, caserne, prison,... le palais est finalement restauré pour le sacre de Charles X en 1825.
Vers 1860, sur les plans de Viollet-le-Duc, la grande aile en retour longeant la rue du Cardinal de Lorraine est profondément remaniée.
En 1905, la séparation de l’Église et de l’État entraîne l’expulsion de l’archevêque.
Le 19 septembre 1914, le bâtiment devient la proie des flammes pendant qu’un dramatique incendie consume la charpente de la cathédrale.
Au lendemain du conflit de la Grande guerre, les services des Monuments historiques, sous la direction de l’architecte Henri Deneux, consacrent toute leur énergie à restaurer la cathédrale dont la réouverture est solennellement célébrée en 1938.
Le palais du Tau doit attendre le retour de la paix et la prospérité pour bénéficier à son tour, entre 1950 et 1972, de grands travaux.
Utilisé partiellement au début du XXème siècle comme Musée d'ethnographie champenoise, le palais du Tau est reconstruit en tant que musée abritant les grandes statues de la cathédrale et les tapisseries. Les pièces bénéficient donc d'un important volume et la salle du Festin retrouve son aspect de la fin du XVème siècle.
En 1972, le musée est ouvert au public.
Classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1991 au même titre que la cathédrale.