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La restauration de la chapelle palatine

Elément clé du parcours de visite du futur Musée des Sacres, la chapelle palatine se refait une beauté. Découvrez son histoire et les étapes de son embellissement !

La Chapelle Palatine : Un vestige du passé à découvrir

Plongez dans l’histoire en découvrant la chapelle palatine, la partie la plus ancienne du palais du Tau. Construite vers 1221 par Jean d’Orbais, le maître d’œuvre de la cathédrale de Reims, elle en est la contemporaine et partage avec elle une même élégance architecturale.

Qu'est-ce qu'une chapelle palatine ? Il s'agit d'un édifice construit sur deux niveaux, selon un modèle traditionnel du Moyen Âge, dont l'usage était privé.

La chapelle haute, dédiée à Saint Nicolas, dispose de hautes fenêtres et de contreforts   traversés par des passages dits champenois. Son élévation respire la légèreté. 

Plus intime que la cathédrale, la chapelle était le cadre idéal pour des moments solennels : ordinations, serments d’évêques, et même la prêtrise de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord en 1779.

Étroitement liée aux sacres royaux, elle faisait partie du parcours officiel du souverain. La nuit précédant son sacre, le futur souverain avait pour habitude de s'y recueillir et d'y prier. Après la grande cérémonie à Notre-Dame de Reims, le roi et sa cour rejoignaient le palais du Tau pour le banquet. 

Sous la chapelle haute, un oratoire autrefois dédié à saint Pierre subsiste encore. Visible depuis la salle basse, il abrite aujourd’hui un dépôt lapidaire où sont conservés des fragments du jubé du XVe siècle de la cathédrale, détruit en 1744.

La chapelle palatine du palais du Tau est en travaux : rendez-vous bientôt pour arpenter ce lieu chargé d’histoire où résonne encore l’écho des grandes cérémonies royales !

La chapelle palatine

© Vincent Zénon Rigaud / Centre des monuments nationaux

le projet de restauration

Dans le cadre du vaste programme de restauration du palais du Tau, la chapelle palatine bénéficie d’une attention particulière. Ce lieu emblématique fait l’objet d’importants travaux destinés à préserver son architecture et à améliorer sa mise en valeur pour le public.

Les rénovations engagés répondent à plusieurs objectifs essentiels :

  • Redonner tout son éclat aux façades : les murs intérieurs et extérieurs sont restaurés afin de retrouver leur beauté d’origine.
  • Restaurer le pavement historique : fortement endommagé par les éclats d’obus lors de la Première Guerre mondiale, le sol de la chapelle est remis en état dans le respect des matériaux et techniques d’époque.
  • Moderniser l’expérience de visite : intégrée dans la refonte du parcours muséographique du Palais du Tau, la chapelle offrira une immersion encore plus captivante dans l’histoire des sacres.

Grâce à cette restauration, la chapelle palatine retrouvera toute sa splendeur et son rôle central dans la compréhension du rituel du sacre royal. Une occasion unique pour les visiteurs de redécouvrir ce joyau du patrimoine sous un nouveau jour.

Dépose du sol dans la chapelle palatine

© Vincent Zénon Rigaud / Centre des monuments nationaux

La commande à deux artistes d'exception : Anne et Patrick Poirier

Le Centre des monuments nationaux a fait appel à plusieurs artistes contemporains pour enrichir le parcours de visite du musée des Sacres. Une commande majeure a été confiée au duo Anne et Patrick Poirier : la création de treize vitraux monumentaux pour la chapelle haute.

  • Des vitraux inspirés par l’histoire et la lumière

Réputés pour leur travail autour de la mémoire et des ruines, Anne et Patrick Poirier inscrivent leur démarche artistique dans un dialogue subtil entre passé et présent. Leurs vitraux, véritables œuvres de lumière, évoquent les symboles du sacre et de la spiritualité. Chacun des treize vitraux, mesurant 8 x 2 mètres, se déploiera comme une tenture, rappelant les riches drapés des sculptures de saints sur la façade de la cathédrale, les tapisseries du palais et le grand manteau du couronnement royal. Chaque pièce sera unique, avec son propre motif et sa propre couleur.

  • Un autel d’exception en sycomore et or

En complément, les artistes ont conçu un autel en bois de sycomore recouvert d’or, un matériau noble chargé de symbolisme. Associé au renouveau et à la transmission, il fait écho à la vocation du palais du Tau comme lieu de mémoire et d’héritage. D’une esthétique épurée et intemporelle, cet autel s’inscrit dans la continuité des traditions du sacre tout en affirmant une modernité audacieuse.

  • Un projet soutenu par la Fondation du Patrimoine

Ce projet d’envergure bénéficie du soutien de la délégation Champagne-Ardenne de la Fondation du Patrimoine, qui participe à la levée de fonds pour la restauration de la chapelle palatine et la création de ces vitraux contemporains.

En intégrant ces œuvres au cœur du palais du Tau, Anne et Patrick Poirier offrent une relecture poétique et sensible de ce lieu chargé d’histoire, où la mémoire des sacres royaux rencontre la puissance de la création artistique actuelle.

Projet artistique pour la chapelle palatine du palais du Tau

© Photographie Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux (© Anne et Patrick Poirier / ADAGP)

Le dossier thématique

Le chantier du Musée des Sacres

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