Histoire

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Un palais "royal"

Intimement lié à la cathédrale, le palais du Tau occupe une place incontournable dans le sacre des rois de France.

Le sacre des rois à Reims

Le baptême de Clovis

Clovis, fondateur du royaume chrétien des Francs, est baptisé vers 496 par Saint Remi au seuil de la cathédrale. En mémoire de cet événement, la ville de Reims est élue lieu du sacre des rois de France.

Introduite par Pépin le Bref en 751, la cérémonie tire ses origines de la Bible. Elle manifeste, par une onction d’huile sainte, que le roi est l’élu de Dieu.

De Louis le Pieux en 816 à Charles X (ci-contre) en 1825, trente-trois rois de France ont pris le chemin de Reims.

Tableau de François Gérard : "Charles X en habit de sacre" (XIXè siècle)

© Stéphane Franzese / Centre des monuments nationaux

Le droit de gîte

En vertu des coutumes féodales, le roi exerce son droit de gîte auprès de son vassal l’archevêque-duc. Ainsi, le roi de France est hébergé par ses gens lorsqu'il se déplace dans son royaume.

C'est au palais du Tau que loge le roi, et c'est aussi ici qu'ont lieu les festivités à la suite de la cérémonie du sacre.

Plan du palais du Tau pour le sacre de Louis XV

© Reproduction DR / Centre des monuments nationaux

Les étapes de la cérémonie du sacre

La cérémonie du sacre dans la cathédrale de Reims durait près de 5 heures ! 

Après avoir prêté serment de garder la paix et la justice, le roi est investi de l’épée et des éperons du chevalier.. L’archevêque lui administre alors les onctions, symboles de la grâce divine qui descend sur lui.

Les Saintes Huiles (ou Saint Chrême) sont préparées à partir du baume extrait de la Sainte Ampoule, dont la légende veut qu’elle fût miraculeusement apportée par une colombe à Saint Remi, lors du baptême de Clovis... Ce baume sacré est prélevé avec une aiguille dorée (l’équivalent d’un grain de riz !) et mélangé avec le Saint Chrême.

Peinture de François Gérard (XIXè siècle) : "Le sacre de Charles X"

© Reproduction Hervé Lewandowski / Centre des monuments nationaux

Ensuite, l’évêque oint le roi agenouillé avec l’huile obtenue : sur le haut de la tête, la poitrine, entre les épaules, puis sur la gauche et la droite, sur la jointure des bras droit et gauche et enfin sur la paume des mains.

La reine, elle, n’est sacrée qu’avec le Saint Chrême !

Le roi est ensuite revêtu de la tunique, de la dalmatique et du manteau fleurdelysés puis reçoit l’anneau, le sceptre, la main de justice et la couronne. C’est ce qu’on appelle les regalia.

Installé sur un trône dominant le jubé, le roi recevait l’hommage de ces pairs ; il assistait enfin à la grande messe avant de regagner vers midi le palais du Tau où était servi un festin.

Le sacre, mode d'emploi

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